Un hommage à Ray Monk Eno et à ses Exercices de Styles. 13 versions du même thème musical en partie interprétées par les machines musicales en Mécano construites par Pierre Bastien. Musicalement machinal.

Pierre Bastien, depuis de nombreuses années, développe sa musique personnelle, basée sur la construction de machines musicales en Mécano. C’est son orchestre de «Mécanium» qui l’accompagne sur disque et sur scène. Une musique machinale tendre et délicate, émotionnelle qui a plu dès le début à un Pascal Comelade. Pierre Bastien construit non seulement des machines, mais un parcours musical à mi-chemin entre installations et musiques, un univers visuel et sonore, d’une grande modestie et sincérité. Après avoir flirté efficacement avec le monde des DJ cher à Aphex Twin, Pierre Bastien est de retour sur un projet musico-oulipien, accompagné de Lukas Simonis (AA-Kismet, Dull Schiksall) qui apporte une touche plus «rock & schnops» à l’ensemble. Une nouveauté nouvelle, ce qui est rare. Anglaisement frenchy.

Musique d’un spectacle conçu pour donner vie à l’orchestre imaginaire que Jarry proposait pour accompagner la pièce Ubu Roi lors de sa création. Instruments traditionnels mêlés à une fanfare épileptique dont certains éléments ont été réalisés par Frédéric Le Junter.

Pataphysiquement indispensable.

«Cette blague de musiciens constitue pour moi une déclaration d’intention en forme de pirouette. Une manière humoristique de dire que je considère mon rôle de batteur non pas seulement comme celui de “gardien du rythme”, mais aussi comme celui de mélodiste et de compositeur. J’ai enregistré 14 morceaux de batterie, que j’ai envoyés à 14 musiciens dans le monde, avec bien sûr la totale liberté pour chacun de ces musiciens d’intervenir musicalement sur la proposition faite de quelque manière que ce soit. J’ai composé chaque morceau en pensant au musicien auquel je le destinais… en essayant de me fondre le plus possible dans chaque univers musical. Une manière aussi de rendre hommage à des musiciens que j’aime beaucoup». Guigou Chenevier 17 Avril 2003. Accompagne Guigou: Momo Rossel, Rick Brown, Haco, Jean Derome, Nick Didkovsky, Han Buhrs, Lars Hollmer et quelques autres. Harmoniquement Timbré.

Une expérience simple et compliquée. Un atelier de travail entre un musicien fou-fou mais bien dans ses pompes et des jeunes déstabilisés mais bien au fond de leurs têtes si on leur laisse la capacité de s’exprimer. Et c’est le résultat de ce travail que l’on prend en pleine figure, parcours de 3 années résumées ici en 25 minutes pas déclinquantes du tout. Chantier musical.

Ce duo bordelais, guitare classique amplifiée / batterie, défie toutes les lois du rock. Une urgence baroque contenue par la détermination et la rigueur rythmique, teintée d’une légère tristesse et de quelque chose d’intrigant. Tous deux ont une approche empirique aux influences punk hard-core, mais c’est plutôt du côté du rock progressif que le résultat se trouve. Ils se sont formés en novembre 1998. Ce second album est plus abouti et plus fin dans les compositions. Incontestablement le groupe progresse avec un discours plus sériel.

Nouvel album enregistré par Steve Albini. Une guitare légère branchée sur quatre amplis et un jeu de batterie rock et gras constituent l’étonnante musique instrumentale de Chevreuil. Après deux albums et un 7" partagé avec Ulan Bator, ce troisième album incontournable est le plus abouti. Dix nouveaux titres dans la lignée d’AC/DC, Shellac, Don Caballero.

Dragibus prend le bus pour le monde entier. Des chansons enfantines que l’on découvre, pêchées dans le répertoire mondiale, comme la coupe du même nom que l’on a (malheureusement) gagnée, nous les français. Une voix (Lore) de dessin animé qui fait virevolter nos nostalgies et des arrangements percussifs (Franq) ciselées à la bêche. Musique à réveiller les aires cérébrales de l’enfance, parfois éteintes par les responsabilités de notre vie d’adulte. Délicieusement irresponsable…

La musique du groupe est épurée—ces trois furieux sont tous capables de lâcher des onomatopées en hurlements—et sait frapper directement là où ça fait mal dans des explosions de rage expéditives, elle s’éloigne aussi fréquemment des plates-bandes du punk noise traditionnel, grâce à des morceaux répétitifs et hypnotiques et des passages dissonants où l’on peut constater que le groupe cherche à créer une tension permanente. Liens de parenté à Gordz? Shellac, le label Skin Graft!

Tout droit échappé de Camizole, après de multiples Vidéo Aventures en galante compagnie, Dominique Grimaud fait certes cavalier seul, mais prouve avec ce nouveau projet qu’il reste très peuplé à l’intérieur! De fait, il détourne malicieusement son pick-up pour s’inventer de nouveaux camarades de jeu plus sympas que les vieilles cires du musée Grévin. Comme son compatriote de Chartres, Raymond Isidore dit Picassiette, qui passait son temps libre à décorer sa maison de mosaïques à partir de bouts de vaisselle glanés de-ci de-là, Grimo recycle les galettes d’orchestre de bal populaire, tango argentin… pour un métissage plutôt syncopé avec son synthé analogique automate et ses guitares bricolées. Les arrangements surprenants, la prolifération de sons évoquant des cris d’animaux et les gags sonores rappellent les bandes-sons des dessins animés de Tex Avery créées par Carl Stalling ou les numéros de music-hall de Spike Jones. Cerise sur le gâteau, Grimo a dessiné avec application un superbe livret noir & blanc illustrant l’univers sonore de chaque plage. Rag-Time est une véritable invite à entrer dans la ronde des sons.

Juicy Panic a le museau qui frétille entre l’électro-pas-propre et la pop-pas-trop, comme les lasagnes remplies d’ingrédients magiques, miam! et étirements après le repas. Entre Blechtum from Blechdom et Dummy Run, Juicy Panic écoute aussi beaucoup de doowop sous la douche, Fred Frith au petit déjeuner, Palace Brothers pour dormir. Des chansons électroniques en anorak, du brouillard acoustique en maillot de bain, Mami Chan et Norman Bambi se mélangent avec un peu tout pour danser avec les genoux et fredonner une «juicy panic».

Calmement électrique.

Alice est aux merveilles ce que le Pénicillium est au Roquefort. Des merveilles qui ponctuent la vie d’étonnements, de petites peurs, d’obsessions ou d’absurdités. Pas une vie en rose bonbon, où le manichéisme régit la raison sociale. Dans ce monde admirable, les reines sont déroutantes (parfois dégouttantes), les animaux parlent de choses inintéressantes (au sens adulte du terme) et des cercles vicieux s’installent, sans perturber pour autant le rythme de la vie. Tout semble naturel, car ces absurdités surréalistes ne sont pas éloignées des nôtres. Des têtes, on en coupe tous les jours à notre manière. Et c’est là où Lewis Carroll s’est trompé: l’histoire d’Alice n’est pas un rêve. C’est ce que Klimperei tente de nous faire revivre par une balade libre, dans le texte de Lewis Carroll et dans les aventures d’Alice. On n’est pas loin de franchir le miroir qui conduit à la folie. Les mélodies et les arrangements faussement niais de Klimperei sont le reflet parfait des fausses dingueries du livre. Des chansonnettes mi-désuètes mi stinguettes, des atmosphères tristounettes et des relents de grandiloquents (beurk…). Klimperei propose un véritable alboum concept tout en restant humble et sincère. Réellement rêvé. Klimperei, duo lyonnais, officie depuis de nombreuses années, une sorte de musique enfantine chaude et brinquebalante, fragile et rigolote dont la sincérité et la simplicité touchent ou exaspèrent, c’est selon… Un peu comme les films d’Éric Rohmer.

Faut toujours garder une place pour le dessert! Ça vaut le coup de finir sur une dame blanche, des œufs à la neige ou une charlotte russe… C’est ce que nous propose ce doublet formé pour l’occasion. Frank Pahl est connu pour avoir joué dans le groupe (états-uniens) «Only A Mother» qui prônait la musique acoustique expérimentale et mélodique. Depuis de nombreuses années, il fait partie de ces musiciens «mécaniques» bricolant des instruments home made et jouant l’homme-orchestre at home. Sa musique - miniatures envoûtantes - a quelque chose d’un répétitif cher à l’école américaine: systèmes mélodiques simples se développant aux grès des caprices hasardeux des machines, créant une atmosphère propice à l’échappement de l’esprit par tous les pores. Et c’est là que la fraîcheur de Klimperei intervient, par petites touches, ajoutant bonbons colorés décoratifs, dessins gaudiesques de chantilly, cerise sur le gâteau de Frank Pahl. Musique unique avec pochette appétissante quasi odorante réalisée par le cuisinier Frank Pahl lui-même. Tartement sucré.

Après s’être penché sur le sort réservé aux choses, sur le devenir-animal, Look de Bouk, en empathie cette fois avec le «bruit de fond de l’univers», s’invente de nouvelles lignes de fuite et des passerelles de communication entre le Moi et l’Extérieur, le «petit monde» et le «grand», en quelque sorte le Monde entier et vous! Complètement fascinés par le calembour et la quadrature des sphères, Kwettap Ieuw, Etienne Himalaya et Denis Tagu explorent en compagnie de quelques compères moult contrées inédites qu’ils décrivent dans leurs chansons pas nettes, véritables tranches de vie alambiquées qui retrouvent souvent le merveilleux en grattant le vernis du quotidien. + une vidéo. Cosmogoniquement pechno!

Leur musique sent le frais et l’insouciance. Rock pur, c’est le terme. Ce jeune quartet de Rennes jette, donne, acère ses accords et rythmes avec conviction. Leur influence? Us Maple et la scène noise de Chicago.

Musique intimiste, jazz bruitiste chaleureux, proche de l’Autre côté du miroir cher à Alice, où la folie côtoie la mort, où l’irréel fraye avec l’inattendu, où l’amour rôde avec Thanatos.

À écouter la nuit.

Face aux cadences clinquantes et tonitruantes des nos sociétés technocratiques, Pechno Hits offre avec ce florilège de chansons mal dégrossies et cahoteuses une alternative à la «Guerre des boutons». Les artisans pechno présentés ici possèdent tous en commun ce don pour accommoder les restes: instruments bricolés ou ménagers, comptines, patois, bourrées ou gavottes villageoises, les vieilles marmites font les arômes les plus entêtants. Finis les déjeuners de soleil, ces sortilèges et toute cette féerie incitent à cultiver son jardin et battre la campagne les deux pieds dans la boue et la tête dans les étoiles. Bref une musique à hauteur d’homme et d’animal pour vos veillées émerveillées. Champêtrement avant-garde.

André Robillard est un autodidacte à la retraite. Il a vécu toute sa vie dans un établissement hospitalier, mais presque jamais comme résident. Bien que rentrée dès sa jeunesse dans cet établissement (il ne pouvait pas suivre le cursus traditionnel des autres enfants) il y a fait son trou, et a travaillé toute sa vie à plusieurs postes (cuisines, poubelles…). Il touchait son salaire et louait au sein de l’hôpital un logement indépendant. Depuis sa retraite, il habite toujours au même endroit et prend le temps de vivre, de recevoir des amis, de leur offrir l’apéro, et surtout de construire ses fameux fusils faits de matériaux de récupération. Il s’est forgé sa philosophie de la vie et la partage avec d’autres. Une sorte d’intellectuel autodidacte du terroir. Mais ce qui l’anime en secret, c’est le cyclisme, l’accordéon, la musette et la chansonnette. Seul, il s’est mis à l’accordéon (il en a une pratique toute singulière) et a même inventé une «batterie». Sur ce CD, vous entendrez sa «musique» personnelle et vous pourrez également regarder les deux plages vidéo sur votre ordinateur afin de découvrir le personnage et sa fameuse batterie. Et la tendresse viendra, après ces salves de percussions et ces respirations fortes, grâce au doux son de l’harmonica. Tendrement brut.

La musique «brute» existe t-elle? Pendant musicale à la création plastique dite «brute». N’ayez crainte, ce CD n’apporte pas spécialement d’élément de réponse. On trouvera de tout dans ces enregistrements: des musiciens que l’on pourrait définir comme appartenant à la Neuve Invention, des artistes improvisateurs de borborygmes sur un micro, des techniciens hors pairs accumulant des synthétiseurs comme d’autres accumulent des objets obsessionnels (je pense aux poupées de Nedjar), des doux, des violents. Mais de ce que j’ai pu entendre, des gens sincères, élément important à la démarche brute. Des gens qui pour la plupart n’ont jamais fait connaître leur «musique» à l’extérieur. Ce volume a les défauts et les avantages d’une compilation. Défaut d’hétérogénéité, et avantage d’hétérogénéité. À chacun de piocher ce qui lui convient pour imaginer… Follement déjanté.

Nouveau projet, réunissant Marc Sens (guitare) et Cyril Bilbeaud (batterie). Scrape reflète les nuances et les subtilités d’un jeu fusionnel basé sur l’improvisation, à la fois tendu, violent, atmosphérique, strident, volontaire et tout simplement envoûtant.

Un duo de multi-instrumentiste. Ce disque est un concentré de mélodie. Les influences sont Nimal, l’Ensemble rayé, Fred Frith, Tom Cora, Absak Maboul, Etron Fou Leloublanc le packaging est superbe sous la forme d’un cadre photo et avec la possibilité d’avoir cinq couvertures différentes. Indispensable pour tous les fans du RIO.

Le groupe français le plus dada du monde! Successeur du grand Etron fou leloublan. Musique drôle, sombre, sobre, énergique, souple, inventif, engagé, dissonant et textes surréaliste; voilà les ingrédients de l’album le plus rock d’un groupe audacieux et sans concessions, malheureusement c’est devenu rare.

Honte aux labels français!!! c’est des américains qui ont eut la belle idée (comme quoi…) de rééditer les premiers enregistrements du groupe, le 45t sorti en 1986 et le LP de 1990 épuisé comme vous pouvez vous l’imaginer. Un album frais et sans complexe qui n’a pas pris une ride, une sorte de théâtre de marionnettes sans fils pour une interprétation sonore sans filets.

Du son? www.stpo.blrrecords.com

Rock pataphysique inspiré du pôle Nord. Chansonnettes dadaïstes respirant le bonheur de partir en voyage, rencontres inédites et loufoques où s’invente un nouveau langage. Musique intemporelle, rigolote et dilettante. Diablement rafraîchissant.

Il se présente ainsi: Vialka est un sous-marin gonflable qui a survécu à la guerre commerciale. Elle voyage inlassablement autour du monde pour explorer la riche diversité de ses cultures avant qu’il ne soit trop tard. Vialka est une comédie bruyante qui n’a pas honte de ses manières, ni peur de la colère ou du ridicule. C’est une invitation à danser sur des rythmes explosifs, des mélodies terrorisantes, et des mouvements expérimentaux. C’est une symphonie dédiée à l’humilité de la chair, à travers le grand esprit du rock’n’roll. Groupe superbement débile au son underground entre Už Jsme Doma et Sabot.

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